Jean-Marie Fage est né à L’Isle-sur-la-Sorgue en 1925 et il vient d’y décéder le 14 janvier 2024, dans sa 99e année. Si on peut résumer sa vie comme vouée entièrement à la peinture – mieux encore : à la recherche d’une peinture « juste » – il eut aussi une vie de famille, et nous, ses quatre enfants, en sommes les héritiers et continuerons à faire vivre son travail et sa mémoire.

C’est en 1967 qu’avec Michka, son épouse rencontrée 14 ans plus tôt à Paris, ils achètent à côté de la chapelle Saint-Véran, commune de Goult, un cabanon de 9 m2 en ruine qu’ils vont retaper et agrandir par étapes successives jusqu’à y habiter en permanence en 1975. Paradoxe, la grand-mère de Jean-Marie était née à Goult. Aux Maquignons vivait un certain Gustaf Sobin, Américain, poète de son état, venu en Provence par amitié de René Char. Il y avait de quoi vite lier une relation entre les deux promeneurs solitaires des vignes du quartier Tratian…

D’ailleurs, Lacoste est si proche, géographiquement et artistiquement que nous disions entre nous : « On va à Lacoste dimanche ? » Attiré par les galeries et les artistes du monde entier installés dans ce village, il s’intègre peu à peu dans la vie artistique. En 1968, il participe à une exposition collective Le point et le trait à la galerie Les Contards à Lacoste, puis c’est la rencontre avec Evert Lindfors, suivie de celle de Louis Merveil, qui vont le faire participer à l’aventure de la galerie la Bouffarde, au premier étage du tabac du village.

Cette exposition 2024 est dédiée au peintre dans son intimité, familiale et artistique, présentant des portraits de proches et des autoportraits, des vues de l’atelier ou de la maison de La Chapelle, comme nous l’appelions par extension.

Nous avions imaginé cette exposition ainsi, avant son décès, et avons décidé de la conserver telle qu’elle, en attendant de lui rendre un hommage mérité dans le cadre d’Art Lacoste 2025.

Art Lacoste 2024